"Le peuple russe continuera à soutenir le gouvernement jusqu'à sa défaite, mais je m'attends ensuite à ce que Poutine soit renversé. La guerre en Ukraine, fatale à Vladimir Poutine?
| Edit. Salvador GARCÍA BARDÓN
Le chef des services de renseignement ukrainiens: "Des pourparlers sont déjà en cours en Russie au sujet de la succession de Vladimir Poutine"
Publié le 31-10-2022 à 17h54 - Mis à jour le 31-10-2022 à 18h15
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Le chef des services de renseignement ukrainiens Kyrylo Boudanov vient de livrer une interview au site d'information militaire The War Zone. Comme le relaient nos confrères du Het Laatste Nieuws, le haut responsable a abordé plusieurs thématiques concernant la guerre en Ukraine.
Parmi ses principales déclarations, on retiendra son avis tranché concernant l'avenir de Vladimir Poutine. Pour lui, il est "peu probable" que le président russe ne survive à la guerre en Ukraine. Il s'explique: "Le peuple russe continuera à soutenir le gouvernement jusqu'à sa défaite, mais je m'attends ensuite à ce que Poutine soit renversé. Des pourparlers sont déjà en cours en Russie au sujet de sa succession. Mais qui que ce soit qui arrive au pouvoir, Poutine sera blâmé pour tout ce qui a mal tourné".
Le chef du service de renseignement est également revenu sur la possibilité pour la Russie de recourir à l'arme nucléaire dans ce conflit."La Russie est un État terroriste doté d'un arsenal nucléaire, donc théoriquement, cela reste une possibilité. Cependant, nous ne voyons aucune activité préparatoire de cette nature. Pendant ce temps, l'ennemi nous accuse de produire une bombe sale , mais nous ne nous abaisserons jamais à cela. Avec ce mensonge, les Russes veulent juste faire pression sur nous pour nous mettre autour de la table des négociations."
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Des armes inquiétantes venues d'Iran
Ce qui inquiète par contre davantage Kyrylo Boudanov, c'est l'appui armé de l'Iran dans le conflit. On sait déjà que les drones iraniens ont fait de nombreux dégâts en Ukraine. "Ils ne sont censés être utilisés que pour affecter notre infrastructure énergétique, mais parfois les immeubles d'habitation sont également affectés. Lorsque plusieurs étages s'effondrent, de nombreuses femmes et enfants sont toujours tués", indique le haut responsable.
Un danger provenant de Biélorussie?
Le chef du service de renseignement a également été interrogé sur la possible menace que constitue la Biélorussie, où des militaires russes pourraient couper l'approvisionnement venant des Occidentaux. "C'est bien sûr le rêve de la Russie", indique Kyrylo Boudanov. "Mais pour le moment, il n'y a que 4.300 soldats actifs dans cette région. Dans 80 % des cas, il s'agit encore de réservistes. Il n'y a donc pas d'invasion imminente maintenant, mais cela pourrait changer rapidement si Kherson tombe. Les Russes se retireront alors plus loin vers Zaporijia, certains pourraient se déplacer vers la Biélorussie et y poser un nouveau danger. Mais nous sommes préparés à ce scénario".
Quant à Kherson justement, ville clé que les Ukrainiens veulent reprendre aux Russes, le haut placé indique qu'elle reviendra entre les mains de l'Ukraine "d'ici la fin du mois prochain". Car s'il reconnaît que les troupes russes les plus entraînées défendent aujourd'hui la ville, il ajoute que ces soldats d'élite sont entourés par un tas de réservistes mal formés et mal équipés. "Appellez-les d'ailleurs plutôt de la chair à canon", conclut Kyrylo Boudanov.
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